samedi 12 décembre 2015

Talbot Samba 2 : Une Talbot basée sur la Citroën AX.


     Il y a quelques temps, je vous narrais la fin de la marque française Talbot, mais aussi l'histoire de la Talbot Arizona, rebadgée Peugeot 309 hâtivement juste avant sa sortie. Aujourd'hui, je vais vous parler d'une autre Talbot de la même époque. Il s'agit de la Talbot Samba 2 (ou Talbot AX). Son vrai nom n'a jamais réellement été connu. Sans doute n'a-t-il jamais existé, puisqu'elle était surtout connue sous le nom interne Projet S9.

     Contrairement à la Talbot Arizona, devenue au dernier moment Peugeot 309, la Talbot Samba 2 n'était pas un modèle Talbot devenue Citroën AX. En effet, en janvier 1981, c'est Citroën qui donne le feu vert pour le développement de sa nouvelle citadine à travers le projet S9, et l'AX était bien destinée à être une Citroën, qui remplacerait les LNA, Visa et Axel

     Cependant, Talbot, qui faisait également partie du groupe PSA, se devait de remplacer sa Samba, désormais en fin de vie. Logique de groupe et réduction des coûts oblige, Talbot avait prévu de développer une citadine sur la base de l'AX, de la même manière que la première Samba était basée sur la Peugeot 104 (plus exactement une carrosserie de Peugeot 104 coupé rallongée et posée sur une base de 104 5 portes). A noter que les Citroën LN et LNA étaient également basées sur la 104 coupé.

     Trois ou quatre maquettes furent d'abord construites en argile, à l'échelle 1. Puis leur nombre fut réduit à deux maquettes, qui servirent de base à la construction d'autres maquettes, en fibre de verre.

      L'idée de cette nouvelle Samba a circulé entre 1983 et 1984. Mais les ventes de Talbot n'étaient plus au beau fixe. Et puis le succès de la Peugeot 205 achèvera de convaincre PSA qu'avec la Citroën AX et la 205, une troisième citadine n'était pas nécessaire. Peut-être aurait-elle également cannibalisé (ou au moins grappillé) les ventes de ses deux cousines ?

     Le projet S9 continuera néanmoins d'être développé pour devenir, en 1986, la célèbre citadine économique Citroën AX.

Différentes faces avant furent étudiée.

Plusieurs planches de bord ont également été à l'étude.


Sur le même thème :
       
Citroën AX Evasion :
une AX break.
    Talbot Arizona :
l'histoire de la Peugeot 309.
    Proton Tiara, une AX
à la sauce malaise.

mardi 15 septembre 2015

Les Volkswagen Pointer et Logus : des Ford "made in Brasil".

Volkswagen Pointer

La Volkswagen Logus. De dos, la parenté
avec la Ford Orion est indéniable.
     En 1987, le groupe Volkswagen et la Ford Motor Company décident de créer une joint-venture (ou co-entreprise, dans la langue de Jean-Baptiste Poquelin) afin de s'imposer sur le marché brésilien, alors difficile à conquérir. L'alliance se fera entre Ford of Argentina, Ford do Brasil, Volkswagen Argentina, et Volkswagen do Brasil. Volkswagen possédait alors 51% de l'entreprise, et Ford 49%. Volkswagen gérait la division automobile, alors que Ford s'occupait de la division camion. Plusieurs modèles furent produits dans le cadre de l'alliance AutoLatina, dont les Volkswagen Pointer et Logus

Une Volkswagen Pointer. On reconnait la cellule
centrale de la Ford Escort.
     Les Volkswagen Pointer et Logus furent produites entre 1993 et 1997. La Volkswagen Pointer était une compacte 5 portes, alors que la Logus était son pendant deux portes (à coffre). Suite à l'échec commercial du duo Ford Verona/Volkswagen Apollo, la co-entreprise décide de produire le duo Pointer/Logus sur la base de la Ford Escort Mk4,  produite entre 1990 et 1995 en Europe. Cette fois, au lieu de vendre deux clones de marques différentes, l'entreprise décide d'utiliser la base mécanique de l'Escort (moteur, châssis et cellule centrale), mais avec une carrosserie différente afin de faire passer ces deux modèles pour des autos 100% nouvelles.

     La conception de ces modèles a débutée dans les studios de Ghia, à Turin, et a été achevée au Brésil, par les designers de Volkswagen sous la direction de Luiz Alberto Veiga, futur papa de la Volkswagen Fox.


Volkswagen Pointer : la compacte familiale
     La Volkswagen Pointer se devait d'avoir l'image d'une compacte familiale. Elle était disponible en trois finitions :
- la CLI, disponible avec un 1,8 litres 89 ch d'origine Volkswagen
- la GLI, disponible avec le 1,8 litres 89 ch d'origine Volkswagen et un 2,0 litres Ford de 115 ch
- la GTI, uniquement disponible avec le 2,0 litres 115 ch.

     La dernière Pointer produite, une version GTI, a été envoyé au Musée de l'usine Volkswagen, à Wolfsburg, en Allemagne.
     Sur le marché brésilien, la Pointer sera remplacée par la Polo. Le nom Pointer continuera cependant à être utilisé pour désigner la Volkswagen Gol au Mexique, en Russie, en Ukraine et en Égypte.








Les Logus et Pointer partageaient la même planche de bord.
Volkswagen Logus : le coupé deux portes
     La Volkswagen Logus se devait d'avoir une image (un peu) plus sportive que la Pointer, en accord avec sa carrosserie coupé deux portes. Cette image servirait surtout à ce qu'elle n'entre pas en concurrence avec un modèle 4 portes prêt à être lancé, la Ford Verona 2ème génération, basée également sur la Ford Escort, puisqu'elle est la version brésilienne de la Ford Orion vendue en Europe (et dont je vous reparlerai dans un prochain article).



     Elle était disponible en quatre finitions :
- la CL, disponible avec un 1,6 litres 89 ch à carburateur, d'origine Ford, et un 1,8 litres 89 ch d'origine Volkswagen
- la GL, disponible uniquement avec le 1,8 litres, ajoutait à la CL la radio et un miroir dans le pare-soleil
- la GLS, disponible uniquement avec le 1,8 litres, avait en plus des vitres électriques, le verrouillage centralisé, un radio-cassette avec amplificateur et égaliseur, les feux de brouillard et le volant réglable en hauteur.
- la GLSi
     En 1994, la GLS recevra le moteur 2,0 litres 115 ch de la Pointer et deviendra GLSi en adoptant une injection électronique multipoint, tandis que la CL abandonnera le 1,6 litres.
     En 1995, une nouvelle finition fait son apparition, la "Edition Wolfsburg", en hommage à la ville allemande abritant le siège de Volkswagen. Cette version reçoit une sellerie en velours, des jantes 14", le lecteur CD avec égaliseur et les phares de la Pointer. Le moteur reçoit alors quelques améliorations techniques et passe à 120 ch.
     Bien que la production fut stoppée en 1996, quelques exemplaires (environ un millier) furent produits en 1997, avec des pièces produites l'année précédente. La Logus sera ensuite remplacée par la Polo Classic.


Album photos

Volkswagen Pointer



La Ford Escort Mk4, dont sont issues les Pointer et Logus.



lundi 6 juillet 2015

Les Chrysler Delta et Ypsilon, des Lancia rebadgées.


     A partir de 2011, suite à la fusion de Fiat et Chrysler, le groupe a décidé de commercialiser des Chrysler en Europe sous la marque Lancia. Ainsi, la Chrysler 300C devient Lancia Thema et le Chrysler Grand Voyager devient Lancia Grand Voyager.
 
     La marque Chrysler disparait alors en Europe, excepté au Royaume-Uni, où sont commercialisées les 300C, Grand Voyager et Sebring, mais aussi les curiosités Chrysler Ypsilon et Chrysler Delta.

     Aujourd'hui, en 2015, il n'y a plus aucune Chrysler neuve vendue au Royaume-Uni, uniquement des véhicules d'occasion, alors que Chrysler a confirmé son retrait total du Royaume-Uni d'ici 2017...

     Quant à Lancia, Sergio Marchionne, administrateur délégué du groupe Fiat SpA, a d'ores et déjà annoncé que la marque ne se résumera plus qu'à un modèle, l'Ypsilon, et un seul marché, l'Italie. La marque pourrait bien disparaitre en 2017. Triste fin pour un constructeur avec un passé aussi prestigieux !


Galerie photo de la Chrysler Delta
La Chrysler Delta est en tout point similaire à la Lancia, excepté son logo, sa calandre, et bien sûr son volant à droite.

La Lancia Delta.


Galerie photo de la Chrysler Ypsilon




mardi 23 juin 2015

Premières photos de l'Alfa Romeo Guilia 2016.



     La nouvelle Alfa Romeo Giulia sera dévoilée ce mercredi 24 juin 2015, vers 19 heures. Mais 24 heures avant, voici déjà deux photos volées. D'autres illustrations ont également été révélées dans la presse auto. Cette berline d’environ 4,70 mètres viendra enfin remplacer la 159, disparue du catalogue Alfa en 2010.

     La gamme de motorisations essence sera composée du 4 cylindres 2,0 litres turbo 180/250/330 chevaux, avec en version sportive - probablement baptisée "Quadrifloglio Verde" - le 3,0 litres V6 bi-turbo de 510 chevaux, emprunté aux Maserati Ghibli et Quattroporte. En diesel, c’est le 4 cylindres 2,0 litres dérivé du bloc 2,2 litres Chrysler qui proposera des puissances de 135, 180 et 210 chevaux, le 3,0 litres V6 signé VM Motori – et déjà présent sur les Jeep Grand Cherokee et Maserati – en configurations 275 ch à 345 ch (bi-turbo).

     La production devrait démarrer en novembre 2015 dans le site de Cassino (Italie), la commercialisation débutant en février 2016.




mardi 10 février 2015

Nissan Santana, la japonaise de Wolfsburg !


     Peut-être vous souvenez-vous de la Volkswagen Santana, version 4 portes de la Volkswagen Passat B2, et vendue en France entre 1980 et 1985. Ce que l'on sait moins, c'est que celle-ci a également été vendu au Japon sous le nom de Nissan Santana.


     En effet, au début des années 80, Nissan et Volkswagen signèrent un partenariat. Le deal était de permettre à Nissan d'apprendre à réaliser des voitures de qualité « à l’européenne », plutôt haut-de-gamme. Le japonais pourrait ainsi, à long terme, proposer une marque premium. C'est d'ailleurs grâce à ce partenariat que Nissan créera en 1989 sa marque Infiniti. Et le meilleur moyen de parvenir à ses fins était de s'inspirer directement des constructeurs allemands. En échange, ce partenariat permettait à Volkswagen de contourner les taxes douanières japonaises et d'imposer sa marque au pays du soleil levant.


     Le président de Nissan de l’époque, Takashi Ishihara, est certain que la production de la Santana permettra au constructeur japonais de progresser dans la conception de produits premium.
     Les négociations entre Nissan et Volkswagen débutent en 1981, pour aboutir au lancement de la Nissan Santana (nom de code M30), qui garde cependant son blason VW, et récupère un petit blason Autosun à l’arrière (l’un des réseaux de distribution de Nissan).

     Avec la Santana, Nissan et Volkswagen pensent pouvoir exploser le marché avec une automobile aux standards allemands, mais retravaillée pour le marché japonais : conduite à droite bien sûr, mais aussi une taille un peu plus fine, En effet, particularité locale, la Nissan Santana était 5 mm plus étroite que la Santana vendue dans le reste du monde, afin d'être exonérée de la taxe touchant les voitures dépassant 1690 mm de large.

Nissan Santana Xi5 Autobahn DOHC

Nissan Santana Xi5 Autobahn DOHC
     Dans sa campagne publicitaire, Nissan ne cache pas l’origine allemande de sa M30 et met l’accent sur la qualité de fabrication.

     Trois moteurs étaient disponibles :
- un 4 cylindres essence 1,8 litres de 100 ch
- un 1.6 turbo diesel de 72 ch
- un 2.0 cinq cylindres de 107 ch. Ce 5 pattes était également disponible dans une version portée à 140 ch pour la version Xi5 Autobahn DOHC située au sommet de la gamme.
     Les moteurs à essence pouvaient disposer d'une transmission automatique.


     Point commun entre les japonais et les allemands, les équipements quasi-similaires, et la qualité de fabrication. Même fabriqué au Japon, à Kanagawa, la Santana n'a pas perdu en qualité.

     Malheureusement, malgré des ingrédients qui ne pouvaient que plaire à la classe aisée japonaise, attachée aux valeurs européennes (et accessoirement fortunée), la Nissan Santana ne se vendra qu’à 50 000 exemplaires en 7 ans de production, jusqu’en 1990, alors que Nissan avait prévu une production de 4000 exemplaires par mois.

     L’accord signé avec Volkswagen se poursuivra néanmoins avec la Nissan Passat (une Passat 3ème génération, dite B3), mais qui ne sera fabriquée qu’une seule année (1990-1991).